Au départ des tondeuses à gazon

Je me souviens au début de ma vie, je savais à peine marcher tellement j'étais jeune. Je devais avoir environ deux ans lorsque pour la première fois de ma vie j'ai vu une tondeuse à gazon que mon grand-père était en train d'utiliser. C'était un espèce de rouleau qui fonctionnait à énergie cinétique généré par le roulement des deux roues. Lorsque le moulin était très bien effilé ou aiguïsé et si le gazon était assez court, il était possible de pousser l'engin assez puissamment fort pour que au passage du rouleau le gazon en ressorte coupé et le résultat du passage procurait un gazon plus court. À l'âge que j'avais quand j'ai vu la tondeuse à gazon pour la première fois pour tout dire, j'ai rien compris du tout. Je me demandais des questions beaucoup plus fondamentales sur l'existence et je me comportais de façon tout à fait instinctive. Alors l'engin était une pièce comme une autre, un jeu ni plus ni moins pour les vieux. Un engin qui se vend encore au fait dans les grosses quincailleries et qui est encore utile pour les petites besognes lorsqu'il est manipulé par des mains et des jambes habiles et assez fortes.

Ensuite, j'étais un peu plus âgé à environ trois ans, je me retrouve avec mes parents chez mon autre grand-père un beau dimanche après midi d'août, mon grand-père qui avait encore une vache et un cheval dans la remise. Il produisait son lait de vache lui-même et ses pommes de terre. Il entretenait aussi un petit jardin de fleurs, de légumes et de petits fruits. Pour un bambin, c'était assez impressionnant. Cette journée ou la première fois que j'ai vu une tondeuse à gazon à gazoline, mon grand-père s'afférait à remettre au court gazon un coin de son terrain qui se jettais sur le ruisseau afin de finir son travail de présentation des lieux bien comme il faut. C'était un coin sale où finalement un de mes oncles jeune à l'époque avait dit-on poigné le tour de pêcher du ménée au ver dans le ruisseau. De toute façon, c'est un endroit qui n'existe plus et ses proportions ne correspondaient pas du tout aux normes que l'on peut s'imaginer.

La tondeuse à gazon rugissait près de moi et je voulais bien essayer cela moi. Mon père qui voyait que je pleurais derrière lui, je lui demandais d'essayer cela, il a pas vraiment accepté, il m'a juste un peu laissé toucher aux poignées et puis il m'a dit : "Tu vois bien tu es trop petit pour toucher à cela alors éloigne toi pour que je termine le travail que ton grand-père m'a demandé de faire." Je m'éloigne sans changer mon regard fixé sur mon père qui se défonçais au service de couper l'herbe, jusqu'à la fin du réservoir d'essence, jusqu'à étouffer le moteur, jusqu'à l'épuisement d'essayer de repartir le moteur à chaud avec la corde de la crinque et ne plus réussir.

L'année d'après avec mon autre grand-père, je devais avoir quatre ans, mes grands-parents m'amènent voir le chalet qu'ils ont sur le bord du Saint-Laurent. Il y avait des foins à couper sur un arpent. Mon grand-père s'était acheté une faux et à l'aide d'un pierre à aiguiser les couteaux, il s'introduisait dans le champ et fauchait le foin à la main, puis donnais un coup de pierre à aiguiser de temps en temps, jusqu'à ce que sur son carré de foin, toute l'herbe soit coupée assez rase. Cela ne donnait pas des résultats extraordinaires, mais il appelait cela du travail bien fait. Il découvrait souvent des nids d'hirondelles, dont il gardait les oeufs qui étaient d'une belle couleur bleue et il se félicitait à chaque découvertes. Mais c'était juste un détail. Pour moi, la façon de le voir travailler ne m'intéressait pas à l'imiter. Je n'avais pas d'idées pré-conçues en faveur de l'électricité ou de la gazoline à l'époque mais son travail manuel de précision était complètement hors de ma portée. Il fallait savoir donner un coup avec force et insistance sur la faux pour voir tomber droit devant l'herbe atteinte sur une ligne de coupe et il fallait faire de même sur tout le terrain pour avoir un certain résultat visuel.

Alors c'était véritablement les trois versions de tondeuses à gazon qu'il y avait à l'époque. C'était la gazoline qui avait néanmoins véritablement gagné le match. Pour l'agriculteur sérieux, l'éleveur d'animaux pour la consommation de viandes, de cuirs, de lait et ses dérivés et de médicaments tel la pénicilline à l'époque. C'est encore le tracteur a gazoline qui emporte la palme dans la coupe de l'herbe pour la consommation animale. Cette technologie a entre autres pris un essor considérable et toutes les récoltes se fabriquent maintenant avec un développement mécanique quelconque issu du tracteur à gazoline. J'ai moi-même participé à la récolte des foins en conduisant le tracteur de ferme de mon oncle sur le champ lors de la récolte de 1965 alors que j'avais à peine sept ans. C'était très facile de conduire un tracteur à gazon et j'en ai eu la preuve rapidement. Je l'ai fait pendant deux semaines et j'avais attrapé le coup de soleil de ma vie. Je n'étais plus reconnaissable aux dires de ma mère. En prime, je savais dorénavant conduire un tracteur, ce qui était en soi assez débile pour raconter à des gamins.

Ensuite, je voyais des petits tracteurs à gazon se promener d'abord dans un cimetière voisin de chez mes grands-parents mais ensuite il y en avait à l'occasion dans les parcs. Alors n'étant pas capable de m'approcher suffisamment de ces engins pour comprendre ce que c'était vraiment, j'ai eu l'explication de mes parents à savoir qu'il s'agissait de mini-tracteurs spécialement fabriqués pour couper du gazon sur des grandes surfaces de terrain à utilisation esthétique.

Alors les voisins coupaient leurs gazon durant l'été, je les regardais travailler, ils faisaient bien cela mais ils m'interdisaient de les approcher au travail. J'avais une fois réussi à pousser la tondeuse à gaz de mon voisin à l'époque, je devais avoir sept ou huit ans, sur une distance de dix ou quinze pas avant d'arriver à crever un immense nid de petites fourmis noires puis me faire disputer par son fils qui me reprochait de ne pas avoir fait ce qu'il avait a faire, puis m'arracher des mains la tondeuse, me repousser sévèrement et continuer le travail tout seul.

Les deux étés qui suivirent, on se retrouve en famille avec des gazons imposssibles à couper. Le terrain était tellement accidenté que la tondeuse à gazon étouffait tout le temps. J'étais encore trop jeune pour prendre des résolutions d'adultes, mon père était plus souvent que autrement dans un rêve à la maison et sur une autre réalité en même temps dans un travail qui ne me concernais pas. Il y avait un difficile gazon à couper sur un terrain de 100 pieds par 100 pieds.

La tondeuse à gazoline traînait dans le salon en attente d'une réparation, un cinq gallons d'acide sulfurique pour batteries d'auto dans une boîte en carton était rangée juste à côté et il y avait plein de traineries partout dans la maison du type linge sale, vaisselle sale, planchers sales, bibliothèque délabrée, coffret photographiques mal rangé et tablettes démontées. Il y avait dans le sous-sol des restes de l'entreprise en électricité que mon père avait (le: Riendeau Électrique Service Limitée) mais rien de niveau, la saleté s'étant emparé de tous ses restes de logique. Il y avait comme une entreprise en électricité qui avait une section d'électronique avec des information super-évoluées pour l'époque des anées 1950 dans un domaine qui pouvait mener entre autres à la diffusion télévisuelle ou l'informatique moderne mais dans son tout début et d'autres trucs électroniques du genre peu importe et tout en anglais. Il y avait une section de caisses d'épicerie ou de garages du type des garages qui posent des silencieux d'autos ou les cimetières d'autos. Il y avait une section de pièces de machines contenant des moteurs électriques assez pesant mais manipulables et des outils de chantiers pour faire la menuiserie, l'électricité et la plomberie.

À dix ans, j'essaye de couper le gazon avec des ciseaux à haies, puis ensuite des ciseaux ordinaires et finalement arracher les mauvaises herbes à la main sans succès. La situation se détériore rapidement, il y a deux autos de ferraille dans la cour arrière, puis un paysagement raté à la pelle mécanique détériore les restes de tout ce qui était sérieux sur ce terrain. J'abandonne toute tentative de replacer la situation étant trop jeune et à l'âge de dix ans je ne suis pas capable de prendre les responsabilités du père. J'ai un grand-père de déjà décédé depuis quelques années et l'autre grand-père se voit interdire toute forme de collaboration d'aide à mon égard sur ce niveau par son épouse. Personne ne peut intervenir en notre faveur dans ce sens, puis chacun notre tour et à notre façon personnelle, nous abandonnons les lieux pour ne plus avoir à y faire face.

Dans les années qui suivirent, on l'a tout perdu. Dans la décennie qui suivit, un urbaniste se pencha sur la situation et avec un financement de quelques millions de dollars, enterra tous les restes de notre ancienne présence au centre du quadrilatère formé par les quatre rues voisines et après un emplissage en règles de plusieurs milliers de tonnes de terres, il refis le zonage et attribua un lot d'une quarantaine de terrains pour la construction résidentielle vendu à un prix prohibitif de plusieurs dizaines de milliers de dollars le terrain. Ce qui dans l'ensemble après ventes, construction et prélèvements de taxes financa largement le projet gigantesque.


La tondeuse à gazon électrique

Si je me souviens bien, je résidais dans ce décor de mes dix ans lorsque j'ai dit à un homme que je connaissais depuis plusieurs années que le monde devrait inventer une tondeuse à gazon qui serait propulsée à l'aide d'un de ces moteurs électriques que nous possédons dans nos traîneries qu'il y a dans notre sous-sol. Je croyais fermement que si la tondeuse aurait été propulsée à l'électricité, nous aurions été plus fortement en mesure de couper le gazon convenablement sur notre terrain et ainsi en protéger notre situation. Mais ce n'existait vraiment pas encore. Quand je pouvais alerter des personnes sur mon idée, sur mon invention, sur mes désirs, je le faisais de plus belles. Et j'avais beaucoup de courage pour chercher de l'aide. Je croyais juste à mon idée, je ne croyais pas à l'interventionnisme du type, je ne croyais pas à sa façon de faire les choses, j'étais persuadé qu'il n'avais pas raison de se comporter de la sorte, il ne correspondait pas à l'image que je faisais de mon père.

Puis la publicité annonça un jour que la tondeuse à gazon à électricité avait été inventée. J'étais bien réjoui, ce ne serait pas moi qui en profiterais le premier mais l'idée était lancée, devenait une affaire qui était rentable en soi-même et beaucoup d'hommes d'affaires et de spécialistes s'y accrochaient comme ils s'accrochent à leurs vaches à lait sans demander d'où elles viennent mais pour en tirer le profit qui leurs apportent la subsistance.

L'idée ne resta pas là, on passa d'un modèle à un autre, d'un type de branchement à un autre et d'une mécanique à une autre. Puis ce fut toute la série des appareils de jardinages qui furent ré-inventés à l'électricité les uns après les autres touchant des succès fulgurants que nous n'aurions même pas pu imaginer quelques années auparavant. Il y a eu le coupe-bordure électrique qui a fait un succès monstre dès son arrivée. Il y a eu la scie à chaîne électrique qui faisait plus pour moins cher chez les amateurs du chauffage au bois. Il y a eu le fameux coupe-haies électrique qui permettait aux artistes de démontrer leurs talents dans la taille des arbustes d'une nouvelle façon tout à fait améliorée. Il y a eu le balai souffle-neige électrique et la mini souffleuse à neige électrique. Tant que l'on apportait l'extension électrique dans le jardin, on arrivait à effectuer une technique de travail tout à fait améliorée.

Il y a eu d'autres inventions et d'autres inventions encore. On est ensuite passé à une génération de tondeuses à gazon fonctionnant avec un moteur à piles rechargeables. Une technologie qui faisait dit-on tomber d'avion vers la ferraille les vielles tondeuses à gazon à essence. Même si ce n'était pas tout à fait vrai, c'était l'imagination de tous qui faisait uniquement avancer la cause de l'électricité par ses plus grandes multiples utilisations. C'était quand même plus réaliste que le texte que j'avais écris à cette âge qui relatais un rêve que j'avais fait et dans mon histoire, un de mes camarades de classes de niveau élémentaire alors que j'étais gamin avait inventé une moto-neige de toutes pièces en recollant les unes aux autres ses crottes de nez qui étaient en fait des flocons de neige, et au réveil sa motoneige avait disparue dans le sens qu'elle avait fondue ... mais enfin c'était bien vrai.