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HISTOIRE DU QUÉBEC
Histoire du Québec (Auteurs)
Avant la Nouvelle-France
La Nouvelle-France
Un nouveau régime
Le Québec qui se construit
Le Québec moderne
Confédération et tentative de réformes

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Histoire du Québec
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Version 1.02 (28 juillet 1997)

SVP envoyez toute suggestion ou correction à :
dutil@phy.ulaval.ca

présenté par Yves Beauchemin
retranscris par Luc Richard
avec la permission de M.Daniel Brousseau (J.deMTL)
et abrégée par Yvan Dutil

Avant La Nouvelle-France
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[35 000 ans av.J.C.] le Québec est peuplé par des tribus amérindiennes et
inuits venues d'Asie par le détroit de Bering alors assèché.

[2 400 ans av.J.C.] En provenance de la Sibérie, les Inuit occupent l`Arctique canadien.

[Vers l'an mil] Des Vikings explorents les côtes du Labrador et de l'est du
Canada.

[Quelques siècles plus tard] Les Basques viendront pêcher dans le golfe
du St-Laurent.

La Nouvelle-France (1534-1760)
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[1534] L`explorateur Jacques Cartier prend possession du Canada au nom du roi
de France. L`année suivante, à son second voyage, il se rendra jusqu`à l`île de
Montréal.

[1542] Sur ordre du roi, Roberval vient au Canada avec mission de fonder une
colonie. Le froid, la famine et la maladie l`obligeront à rentrer en France
l`année suivante.

[1581] Des marchands français organisent des expéditions à la recherche de
fourrures. Ces expéditions s`échelonneront jusqu`en 1584.

[1600] Pierre De Chauvin De Tonnetuit fonde un comptoir à Tadoussac, site
stratégique pour la traite des fourrures avec les Montagnais.
(environ 25 000 Amérindiens vivent alors au Québec)

[1604] Fondation de Port-Royal en Acadie par Des Monts.

[3 juillet 1608] Samuel De Camplain fonde Québec. L`établissement compte 28
personnes. Au cours de l`hiver, 20 des 28 hommes meurent.

[1609] Champlain conclut une alliance avec la nation Huronne. Il fera plusieurs
voyages d`exploration jusqu`en 1613.

[1617] Louis Hébert, le premier agriculteur de la colonie, s`établit à Québec
avec son épouse, Marie Rollet, et leurs trois enfants.

[1620] L`une des filles de Louis Hébert et de Marie Rollet donne naissance au
premier enfant dans la colonie.

[1627] La Nouvelle-France compte un peu moins de 100 habitants, dont moins
d`une douzaine de femmes. Le cardinal Richelieu fonde la cie. des
Cents-Associés, vouée au peuplement de la colonie.

[1629] En juillet les frères Kirke, corsaires à la solde de l`Angleterre,
assiègent Québec. Le 24, Champlain doit capituler. Il quitte la colonie avec
tous les officiers et administrateurs, 60 des 80 colons, de même que les
Recollets et les Jésuites. Les Anglais occuperont Québec pendant 3 ans.

[1632] Traité de Saint-Germain-en-Laye: l`Angleterre restitue à la France la
Nouvelle-France et l`Acadie.

[1634] Sur les ordres de Champlain, le sieur Laviolette fonde Trois-Rivière.

[1636] Population de la Nouvelle-France atteint 400 habitants

[1641] Le Jésuite Charles Raymbant atteint le site de Sault-Ste-Marie.
Début de la première guerre Franco-Iroquoise qui durera 25 ans.

[17 mai 1642] Fondation de Ville-Marie (Montréal) par un laïc dévot, Paul
Chomedey de Maisonneuve.

[9 juin 1643] Les Iroquois commencent à harceler la petite communauté de
Montréal en se livrant à une guerre d`embuscades. Ils tuent cinq colons.

[5 mars 1645] les Cents-associés cèdent leur monopole de commerce à la
communauté des Habitants de la Nouvelle-France. Pour la première fois, le
grand commerce des fourrures va se pratiquer sous la direction et pour le
profit direct des commerçant établis dans la colonie. Cette communauté est
à l`origine des grandes familles commerçantes du Régime français.

[1647] Les propriétaires de navires sont tenus de transporter un immigrant
par tonneau de fret. Arrivée, dans la colonie, du premier cheval, à l`usage
exclusif du gouverneur Montmagny.

[22 septembre 1653] Maisonneuve revient de France avec 100 soldats engagés
pour défendre Montréal contre les Iroquois. À bord il y a Marguerite Bourgeois
venue pour ouvrir une école. Elle écrit qu`à Québec tout est si pauvre que
cela fait pitié. À son arrivée à Montréal,elle ne trouve pas d`enfants
d`âge scolaire à cause de la forte mortalité infantile.

[1654] L`Acadie passe aux mains des Anglais jusqu`en 1667.

[1655] Les iroquois signent avec les colons de Montréal un traité de paix
momentané.

[1657] Radisson et Des Groseillers découvrent la haute vallée du Mississipi
et atteignent le Minesota.

[1658] À Montréal, Marguerite Bourgeois inaugure sa première école et fonde
la Congrégation Notre-Dame.

[1659] Deux cents personnes s`embarquent à la Rochelle en direction de la
Nouvelle-France; c`est l`effort le plus considérable fait à ce jour pour
peupler la colonie. Un bon tiers meurt en mer et on ne débarque à Québec
que des malades, ce qui a pour effet d`introduire la petite vérole dans la
colonie.

[1660] Au printemps, Adam Dollard Des Ormeaux et 16 compagnons partent en
expédition sur l`Outaouais pour faire la traite des fourures. Une quarantaine
de Hurons et six Algonquins se joignent à eux. Au pied des rapides du
Long-Sault, ils ont à peine le temps de remettre en état un vieux fortin
abandonné qu`ils doivent faire face à 800 assiégeants. Après 3 jours de
combats, les 17 Français sont tués.

[1663] La Nouvelle-France passe sous le contrôle de l'autorité
royale. Un gouverneur est envoyé de France pour diriger la colonie.
Création du conseil souverain, premier appareil politique donné à la
Nouvelle-France, qui est élévée au statut de province française.

[1665] Premier recensement:3215 habitants. Le gouvernement français envoie
des "filles du roi" (orphelines élevées aux frais du roi) et oblige les
célibataires à se choisir une épouse parmi elles. Jusqu`en 1673, il en
viendra 900. Jean Talon est nommé premier intendant de la colonie.
Dynamique, enthousiaste et débrouillard, il veut étendre ici le royaume de
France. Malgré le peu d`intérèt du roi pour la colonie, il travaillera avec
ardeur à son développement. Arrivée du régiment Carignan-Salières.

[1666] Une armée de 1300 hommes défait les Iroquois. Le traité qui s`ensuit
reconnaît la souveraineté du roi de France et assure à la colonie 16 années
de développement pacifique.

[1667] Le ministre Colbert souhaite que les Canadiens et indigènes "ne fassent
qu`un même peuple et un même sang". Douze ans plus tard, le roi demandera à
l'intendant Duchesneau de faire en sorte que les indigènes s`établissent parmi
les français.

[1670] Bailleurs de fonds de Radisson et de Des Groseillers, les Anglais
forment la compagnie de la Baie d`Hudson, une société qui établit pour
l`Angleterre un droit de commerce sur l`arrière-pays de la Nouvelle-France.

[1672] Frontenac devient gouverneur de la Nouvelle-France.

[1673] Louis Jolliet et Jacques Marquette explorent les cours du Wisconsin,
du Mississipi et de l`Illinois.

[1682] La Salle descend le Mississipi jusqu`à son embouchure et prend
possession de cet immense bassin au nom du roi de France. L`empire français
en Amérique s`étend depuis Québec jusqu`au delta du Mississipi.

[1687] Épidémie de rougeole dans toute la colonie. Uniquement à Sillery,
100 amérindiens meurent.

[1688] Population de la Nouvelle-France atteint 10 303 habitants.
Québec en compte 1400.

[Dans la nuit du 4 au 5 août 1689] Les Iroquois font une attaque surprise
contre l`établissement de Lachine. Les assaillants massacrent 24 personnes
et détruisent une cinquantaine de ferme. Soixante-douze autres personnes
sont portées disparues.

[1690] L`amiral Phipps assiège Québec. Frontenac répond à son émissaire:
"Je n`ai point de réponse à faire à votre général que par la bouche de
mes canons et à coup de fusils." Frontenac l`emporte sur les soldats Anglais,
affaiblis par une épidémie. L`Acadie est reconquise par les Anglais.

[1692] Madeleine de Verchères, 14 ans, échappe aux Iroquois qui la poursuivent
en se réfugiant dans le fort de Verchères, propriété de son père. Montée sur
le bastion, chapeau de soldat sur la tête, elle va çà et là, laissant croire
aux Amérindiens que de nombreux soldats occupent le fort. Puis, le coup de
canon qu`elle tire sur eux les fait se disperser.

[1697] Avec le traité de Ryswick, la France recouvre l`Acadie et la Baie
d`Hudson.

[1701] Signature de la Paix de Montréal avec les Cinq Nations iroquoises.

[1711] On passe tout l`été sur le qui-vive dans la crainte de voir les Anglais
attaquer à nouveau la Nouvelle-France, cette fois-ci par le St-Laurent et
les Grands Lacs. Dans la nuit du 2 au 3 septembre, une tempête projette les
vaisseaux de Walker sur les rochers de l`île aux Oeufs à 467 km en aval de
Québec, évitant ainsi à la colonie une nouvelle attaque des Anglais.

[1713] Signature du traité d`Utrecht, désastreux pour la France. L`Angleterre
s`empare des avant-postes de la colonie, obtenant Terre-Neuve, l`Acadie, la
Baie d`Hudson et un protectorat sur les Iroquois. La Nouvelle-France est
réduite à un long corridor sur les rives du St-Laurent. Mais, elle connaîtra
la paix jusqu`en 1744.

[1716] De crainte d`être à nouveau attaqué par les Anglais, on ontreprend
des travaux de fortification à Montréal et à Québec. À Montréal, on décide
d`entourer la ville d`un mur de pierre flanqué de bastions sur le site
appelé aujourd`hui Faubourg-Québec.

[1718] Début de la construction de la forteresse de Louisbourg (île du
Cap-Breton) ainsi nommé en l`honneur de Louis XV. Fondation de la
Nouvelle-Orléans en Louisianne.

[1721] Population de la colonie: 24 951 habitants. (19 juin) À Montréal,
à l`occasion de la Fête-Dieu un arquebusier fait feu sur le toit de la
chapelle de l`Hôtel-Dieu: 171 maisons brulent.

[1735] De Québec à Montréal, sur la rive nord du St-Laurent, on inaugure
le Chemin du Roy, un chantier qui durera 4 ans et comprenant 13 ponts.
Le trajet d`une ville à l`autre avec un seul cheval se fait en quatre jours.

[1738] Début de la production aux forges du St-Maurice près de Trois-Rivières.

[1739] Les peaux de castors constituent 70% des exportations.

[1745] Prise de la forteresse de Louisbourg par les Anglais, rendu en 1748.
À Québec, de craintes d`une nouvelle invasion, on entreprend la construction
d`une enceinte permanente.

[1746] Des corsaires anglais dévastent des installations de pêches françaises
dans le golfe du St-Laurent.

[1748] La paix d`Aix-La-Chapelle et l`île du Cap-Breton retourne à la France.

[1752] Deux incendies en deux jours rasent Trois-Rivières. Le soldat
Pierre Beaudoin, dit Cumberland, avouera avoir mis le feu pour se venger.

[1754] La Nouvelle-France compte 55 000 habitants et la ville de Québec 8000.
Les colonies anglaises en Amérique du Nord comptent envoron 1 500 000 habitants.

[1755] En juillet, le Conseil exécutif de la Nouvelle-Écosse prend la
décision unanime de déporter les Acadiens. Avant la fin de l`année, sous
les ordres du gouverneur anglais Lawrence, 7000 Acadiens partent pour l`exil.

[1756] Le marquis de Montcalm s`empare du fort anglais d`Oswego. La France
expulse l`Angleterre de la région des Grands Lacs.

[1757] Été et automne de misère: mauvaises résoltes, navires saisis par les
Anglais, famine, épidémies de typhus et de petite vérole. En hiver, faute
de vivres, on mange du cheval pour la première fois dans la colonie.

[1758] Victoire de Montcalm contre Abercromby au fort Carillon.
(26 juillet) Capitulation de la forteresse de Louisbourg face aux Anglais
dirigés par Jeffrey Amherst.

[juin 1759] Le général Wolfe entreprend le siège de Québec avec une flotte
de 39 000 hommes. (13 septembre) bataille des Plaines d`Abraham et défaite
des armées de Montcalm. Wolfe et Montcalm sont tués.
(17 septembre à midi) De Ramezay remet la ville de Québec au général Townshend.

UN NOUVEAU RÉGIME 1760-1867
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[1760] Au printemps, le chevalier de Lévis tente une ultime offensive contre
l`armée de Murray qui occupe Québec. (28 avril) Murray attaque les troupes
françaises ; à l`issue d`une bataille de 3 heures, les Anglais doivent battre
en retraite, abandonnant morts et blessés. Fort de ce succès, Lévis décide
d`entreprendre le siège de Québec. Mais en mai une flotte anglaise de 18 000
hommes arrive devant la ville. Sans secours de la France Lévis doit lever le
siège. La flotte anglaise fait alors voile vers Montréal; Haviland s`amène en
même temps par le Richelieu et Amherst par le Lac Ontario.
(8 sept) Le gouverneur Vaudreuil signe la capitulation de Montréal.

[1761] Au printemps, la vie économique toujours fondée sur le commerce
des fourrures reprend son cours, mais les fourrures devront être désormais
expédiées en Angleterre plutôt qu`en France, ce qui annonce la ruine de
la classe commerçante canadienne-française. Une nuée d`aventuriers anglais
s`abat sur la colonie. L`économie tombe sous contrôle anglais. La bourgeoisie
française quitte le pays.

[1763] La Nouvelle-France est cédée aux Anglais suite au traité de
Paris mettant un terme à la Guerre de Sept-Ans. Le territoire laurentien
est désormais appelé "PROVINCE OF QUEBEC"; ses frontières sont considérablement
réduites. La langue du gouvernement sera l'anglais pendant très longtemps,
même pour les fonctionnaires.

[1774] Pour consolider son emprise sur le Canada et dissuader les Canadiens
(i.e. canadiens-français) de se joindre à la poussée indépendantiste de
ses colonies du sud (les futurs États-Unis), l`Angleterre octroie l`ACTE DE
QUÉBEC, une constitution qui annule la PROCLAMATION ROYALE de 1763, remet en
vigueur les lois civiles françaises, reconnaît la religion catholique et
permet la participation des Canadiens-Français d`origine au gouvernement
civil de la colonie.

[1775] Début de la guerre d'indépendance américaine. Invasion du Canada.
Occupation de Montréal et de Trois-Rivières. (31 décembre) Des troupes
américaines tentent sans succès de s`emparer de Québec.

[1783] L'indépendance américaine provoque l'immigration des loyalistes
anglais dans les territoires correspondant actuellement à l'Ontario et
au sud du Québec (Estrie).

[1791] Le gouvernement britannique adopte l`ACTE CONSTITUTIONNEL qui divise
le territoire canadien en deux colonies, le Bas-Canada (le Québec), à forte
majorité française, et le Haut-Canada (l`Ontario) à forte majorité anglaise.

[1798] Début de l`immigration irlandaise au Canada.

[1812] Début de la guerre anglo-américaine, qui durera 2 ans et perturbera
l`économie du pays.

[26 octobre 1813] Victoire des Canadiens, dirigés par Charles De Salaberry,
lors de la bataille de Chateauguay.

[1815] Papineau devient président de l`Assemblé législative et le demeure
presque sans interruption jusqu`en 1837.

[1832] Violence à Montréal à l`occasion d`une élection partielle;
Les troupes chargent la foule et tuent trois francophones.

[1834] Ludger Duvernay fonde à Montréal la Société St-Jean-Baptiste.
Le Parti patriote présente à l`Assemblée ses "92 Résolutions" qui énoncent
les griefs de la population contre le gouvernement Britannique. Aux élections
de l`automne, il remporte une éclatante victoire.

[1837] Une tentative de rebellion pour l'obtention d'un gouvernement
responsable. Des "PATRIOTES", souvent mal organisés, engagent le combat
avec l`armée anglaise. Ils gagnent à St-Denis, mais perdent à St-Charles
et à St-Eustache. La répression ne se fait pas attendre: des villages brûlés,
la population molestée, des femmes et des enfants jetés hors de leur demeures
à l`approche de l`hiver.

[Février 1838] Les patriotes, dirigés par Robert Nelson, proclament la
République du Bas-Canada. (En novembre), ils attaquent les troupes anglaises
à Lacolle et à Odelltown, mais sans succès. La seconde répression est encore
plus dure. D`autres village sont mis à sac et incendiés. Près d`un millier
de personnes sont arrêtées. Parmi elles, 108 sont traduites devant les
tribunaux, 58 seront déportées et 12 seront pendues à la prison du
Pied-du-Courant à Montréal. L`Angleterre, inquiète, envoie Lord Durham
avec mission d`enquêter.

[1839] Après un séjour de six mois, Durham présente un rapport conseillant
des mesures pour rétablir la paix. Son diagnostic est clair: l`origine des
problêmes du Bas-Canada n`est ni politique ni administrative, mais vient de
la coexistence forcée de deux nations distinctes dans un même état. Il faut
donc:
1)assurer par l`immigration une majorité anglaise et loyale;
2)angliciser les Canadiens français qui, dit-il, n`ont aucune chance
de survie dans une Amérique anglo-saxonne;
3)établir la responsabilité ministérielle (i.e. l`obligation pour les ministres
de quitter le pouvoir lorsque les députés leur retirent leur confiance). Le
gouvernement Britannique repousse cette dernière suggestion.

[1840] Pour mettre les Canadiens (i.e. les francophones) en état d`infériorité
politique, Londres sanctionne la loi de L`Union qui réunit les deux Canada,
désormais appelés le Canada-Uni, sous un seul parlement et fait de l`Anglais
la seule langue officielle. Entre 1840 et 1850, environ 40 000 Canadiens
français émigreront aux États-Unis (900 000 entre 1840-1940).

[1842] Mise en place du ministère Lafontaine-Baldwin, première alliance de
politiciens francophones et anglophones, qui durera jusqu`en 1849.
Louis-Hippolyte Lafontaine réaffirme à la Chambre d`Assemblée les droits du
français comme langue parlementaire.

[1844] Le Parlement du Canada-Uni déménage de Kingston à Montréal.

[1848] Le parlement britannique légalise de nouveau l`usage du français en
Chambre et dans les documents officiels.

[1849] Émeute à Montréal à cause de l`adoption de la loi qui indemnise les
sinistrés de 1837-38. The Gazette lance un appel aux armes. Des anglophones
brûlent le parlement canadien, qui quittera définitivement Montréal. Le droit
de vote est retiré aux femmes.

[1864] Conférences de Charlottetown et de Québec pour préparer la Confédération
Canadienne. Durant l`été, de jeunes nationalistes Montréalais se rangent
derrière Médéric Lanctôt et prônent la création d`un Québec indépendant.

[1865] Le Parlement du Canada-Uni est établi définitivement à Ottawa.

LE QUÉBEC QUI SE CONSTRUIT: 1867-1929
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[Le premier juillet 1867] Entrée en vigueur de la constitution canadienne,
dite Acte de l'Amérique du Nord Britanique, qui réunit le Nouveau-Brunswick,
la Nouvelle-Écosse, l`Ontario et le Québec. L`article 133 donne au français
le statut de langue officielle aux Parlements d`Ottawa et de Québec seulement
et devant les tribunaux fédéraux et québécois. Cette nouvelle constitution
a été adoptée en 1865 sans consultation populaire et par seulement 4 votes
de majorité chez les députés francophones du Québec.

[1869] À la suite de l`achat de l`ouest canadien par le gouvernement fédéral,
soulèvement des 10 000 Métis (francophones) de la Rivières-Rouge; ils mettent
sur pied un gouvernement provisoire dirigé par le jeune Louis-Riel.

[1883] Début de la colonisation du Témiscamingue. Eugène-Étienne Taché
ajoute une devise aux armoiries du Québec: JE ME SOUVIENS.

[1885] Le gouvernement fédéral envoie des troupes dans l`ouest pour mater
les Métis. (15 mai) Riel se constitue prisonnier. Après un procès comportant
de nombreuses irrégularités, il est pendu le 16 novembre à Régina. Immense
colère au Québec: on tient à Montréal une assemblée populaire de 50 000
participants. Honoré Mercier, chef du parti libéral du Québec prône l`idée
d`un parti national et fonde ledit parti.

[1887] Mercier, porté par la vague Riel, devient premier ministre du Québec
et forme un cabinet "national". Selon Mercier, le Québec doit s`affirmer
comme nation; il adopte à l`égard du gouvernement fédéral une attitude
fortement autonomiste et convoque en octobre une conférence interprovinciale,
la première de la Confédération. La rencontre ne donne rien, car Ottawa,
en ignore les recommandations.

[1888] Création du ministère de l`Agriculture et de la Colonisation.
Mercier nomme le curé Labelle sous-ministre.

[1891] Le lieutnant-gouverneur Angers destitue le premier ministre Mercier
à la suite du scandale du chemin de fer de la Baie des Chaleurs, bénificiaire
de subventions dont une partie avait été détournée par le trésorier du PLQ.

[1896] Élection de Wilfrid Laurier, chef du Parti libéral du Canada (PLC),
comme premier ministre du Canada. Il est le premier canadien français à
occuper ce poste. Tout au long de sa carrière, il tentera de jouer l`arbitre
entre la majorité anglophone canadienne et la minorité francophone.

[1900] Alphonse Desjardins fonde à Lévis la première coopérative d`épargne
et de crédit. Opposition immédiate d`Ottawa qui refuse d`adopter une loi
régissant ce type de coopératives.

[29 août 1907] Le pont de Québec s'effrondre entrainant la mort de 76
travailleurs

[1912] Le Québec obtient le territoire de l`Ungava.

[29 mai 1914] L'Empress of Ireland sombre à la hauteur de Pointe-au-Père,
faisant 910 morts.

[1916] Invoquant la situation de guerre, Ottawa fait une intrusion dans le
domaine de l`impôt direct réservé jusque-là aux provinces: taxe sur les
profits d`affaires et impôt sur le revenu des particuliers. Ces mesures,
annoncées comme temporaires, sont toujours en vigueur.
(11 septembre) La travée centrale du pont de Québec s'effrondre entrainant
la mort de 13 personnes.

[1917] Le premier ministre fédéral Borden fait adopter la loi du service
militaire. Grande colère des Québécois qui, n`éprouvant aucun sentiment
d`appartenance à l`empire Britannique, s`opposent à toute conscription.

[1er avril 1918] Après 5 jours d`émeutes à Québec contre la conscription,
un régiment de Toronto dépêché par Ottawa charge la foule, sabre au clair,
et tire à la mitrailleuse: 4 morts et plus de 70 blessés.
(4 avril) Proclamation de la loi martiale à Québec avec supressions de toutes
libertés civiles. La grippe espagnole fait des ravages parmis la population,
à Québec 452 personnes perdrons la vie, à Montréal il y aura 2710 victimes.

[1927] À la suite d`un litige entre Québec et Terre-Neuve, le Conseil privé
de Londres attribue le Labrador à Terre-Neuve.

LE QUÉBEC MODERNE (1929-1989)
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[Le 24 octobre 1929] Krach du "jeudi noir". La bourse de New-York s`effondre,
chômage et misère gagnent tout l`Occident. Au Québec, le chômage passera
de 7,7 % (1929) à 26,4 % (1932).

[1932] J.A. Bombardier et E. Fontaine construisent la première motoneige à
hélice. Québec s`oppose à la canalisation du St-Laurent qui risque de
réduire l`importance du port de Montréal.

[1933] La commission d`assurances sociales du Québec, présidée par
l`économiste Édouard Montpetit, recommande diverses solutions comme
l`adoption, les orphelinats, l`allocation aux mères nécessiteuses, la
pension de vieillesse, assurance-chômage et l`assurance-maladie-invalidité.
Ce rapport marque une date capitale, car plusieurs lois subséquentes s`en
inspireront.

[1935] À cause de la crise, le gouvernement Taschereau adopte la loi pour
promouvoir la colonisation et le retour à la terre. Fondation de l`Union
Nationale (U.N.) par Maurice Duplessis. MacKenzie King redevient Premier
Ministre du Canada.

[1936] Une enquête publique révèle la corruption du régime Taschereau.
Quand Duplessis, prend le pouvoir le 17 août, la population y voit une
libération.

[1939] Aux élections, Adélard Godbout, chef du parti libéral, défait
Duplessis et devient Premier Ministre. (1er septembre) la Seconde Guerre
Mondiale éclate. (10 septembre) Le Canada declare la guerre à l'Allemagne.
Le Premier Ministre canadien a promis au Québec d`éviter la conscription.

[1940] La presse anglophone, le Parti Conservateur et certains libéraux,
réclament la conscription. (27 avril) Pour se libérer de ses engagements
envers le Québec, MacKenzie King organise un pébliscite dans tout le Canada.
Résultats: le Québec refuse la conscription à 71,32% ; les 8 provinces
anglophones l`acceptent à 80%. (23 juillet) le Parlement fédéral l`adopte.
Invoquant l`effort de guerre, Ottawa impose les accords fiscaux au gouvernement
libéral Godbout: par ceux-ci, Québec doit renoncer provisoirement au profit
d`Ottawa à prélever un impôt sur le revenu des particuliers et des corporations
en échange d`une subvention annuelle.

[18 août 1943] Conférence Churchill-Roosevelt à la Citadelle de Québec.

[1944] Adoption de la loi établissant Hydro-Québec. Aux élections le Parti
Libéral du Québec de Godbout est défait, l`Union National de Duplessis
reprend le pouvoir.

[1945] Duplessis refuse de renouveler les accords fiscaux avec Ottawa et
reprend le droit de taxer le revenu des personnes et des corporations,
les successions et l`essence. Ottawa refusant de se retirer de ce domaine
de compétence provinciale, il y aura double imposition.

[1948] L`Assemblée législative adopte le "fleurdelisé" comme drapeau officiel
du Québec.

[1949] Grève des 5 000 mineurs d`Asbestos; le gouvernement Duplessis riposte
par la répression policière.

[1954] Québec établit l`impôt provincial sur le revenu des particuliers et
contraint le fédéral à diminuer de 10% sa propre taxation. Décision capitale
qui fournira désormais des revenus importants au gouvernement québécois.

[17 mars 1955] La suspension du hockeyeur Maurice Richard entraîne une violente
émeute. Les manifestants s'en prennent au président de la ligue nationale
de hockey, Clarence Campbell.

[7 septembre 1959] Duplessis meurt à Schefferville, Paul Sauvé lui succède,
mais lui-même mourra le 2 janvier 1960. Antonio Barette prend la relève.
(1er jullet) Inauguration par la reine Élisabeth II de la voie maritime du
St-Laurent, qui diminue considérablement l`utilité et l`importance du port
de Montréal.

[22 juin 1960] Le Parti Libéral du Québec dirigé par Jean Lesage prend le
pouvoir. C`est le début de la Révolution Tranquille, une période de profonds
changements sociaux et politiques et le début d`une intense activité
culturelle et artisitique. Hydro-Québec se voit confier les droits
d`aménagements et d`exploitation de toutes ressources hydrauliques non
concédées. (10 septembre) Marcel Chaput et André d`Allemagne fondent le
Rassemblement pour l`indépendace nationale (R.I.N.).

[1 janvier 1961] Entrée en vigeur du régime d'assurance-hospitalisation
du Québec. Claire Kirkland-Casgrain devient la première députée québécoise.

[1962] Le Parti Libéral du Québec est reporté au pouvoir sous le thème
de la nationalisation de l`électricité, avec le slogan "Maîtres chez nous".
René Lévesque exerce une grande influence sur le parti.

[1963] Hydro-Québec acquiert 10 sociétés d`électricité privées au coût
de 604 millions de dollars. Premières flambées de violence du Front de
Libération du Québec (FLQ). Destruction des monuments de Wolfe (29 mars)
et de la reine Victoria (12 juillet) à Québec. Le RIN devient parti
politique. Ottawa crée la commission Laurendeau-Dunton sur le bilinguisme
et le biculturalisme.

[30 mai 1964] Pierre Bourgault devient président du RIN.
(10 octobre) "samedi de la matraque" à Québec à l`occasion de la visite de
la Reine Élisabeth II. Répression brutale exercée contre une foule sans armes,
les force policières procèdent à 34 arrestations.

[1965] Création de la Caisse de Dépôt et de Placement du Québec, qui deviendra
un puissant outil économique. Le gouvernement du Québec signe à Paris ses
premières ententes internationales. La Commission Laurendeau-Dunton constate
que la Confédération arrive à un tournant décisif. Pierre Elliott Trudeau,
Jean Marchand et Gérard Pelletier deviennent députés du Parti Libéral du
Canada à Ottawa. Daniel Johnson (père) chef de l`Union Nationale et de
l`opposition, publie son manifeste "Égalité ou Indépendance". Gilles
Vigneault chante pour la première fois "Mon Pays".

[1966] La Commission Royal d`enquête sur la fiscalité propose un partage
plus favorable au Québec des taxes prélevées par les gouvernements de Québec
et d`Ottawa. L`Union Nationale dirigée par Daniel Johnson (père), prend le pouvoir.

[28 avril 1967] Ouverture de l`exposition universelle de Montréal.
(24 juillet) Charles De Gaules, président de la République française, lance
son fameux "Vive le Québec libre!" du balcon de l`Hôtel de ville de Montréal.
René Lévesque propose au Parti Libéral du Québec une indépendance assortie
d`une étroite association avec le reste du Canada. Devant le refus des
libéraux d`en discuter, il quitte le parti et fonde le Mouvement
Souveraineté-Association. La commission Laurendeau-Dunton recommande des
réformes pour avantager la langue française au Canada

[1968] Trudeau devient chef du Parti Libéral du Canada, (25 juin) Il est
élu premier ministre du Canada. (24 juin) Le défilé de la Saint-Jean-Baptiste à
Montréal tourne à l'émeute; 300 personnes seront arrêtées. Adoption de la loi
Fédérale des Langues officielles, visant une certaine forme de bilinguisme au
Canada. (25 septembre) inauguration du barrage de Manic 5 par Daniel Johnson
(père), Jean Lesage et René Lévesque. Johnson meurt dans la nuit du 26.
Jean-Jacques Bertrand lui succède. (14 octobre) René Lévesque fonde le Parti
québécois. Le RIN, dirigé par Pierre Bourgault, se dissout en faveur du Parti
québécois.

[31 octobre 1969] 50 000 personnes manifestent devant le Parlement de Québec
contre le bill 63 et la politique linguistique du Québec.

[1970] Robert Bourassa succède à Lesage comme chef du Parti Libéral du Québec
et remporte les élections contre l`Union Nationale. Le Parti Québécois
arrive second quant au suffrage populaire.
(Crise d`octobre) Enlèvement par le FLQ de l`attaché commercial Britannique
James Richard Cross à Montréal et du ministre du Travail Pierre Laporte.
Le gouvernement Trudeau décrète la loi des mesures de guerre. Occupation
militaire. Suspension de certaines libertés civiles. Centaines d`arrestations
sans mandat. Assassinat de Pierre Laporte.

[1971] Échec de la conférence de Victoria: sous la pression de l`opinion
publique, Bourassa refuse le rapatriement de Londres de la constitution
canadienne s`il n`y a pas de partage de pouvoirs à l`avantage du Québec en
matières d`affaires sociales, ce que Trudeau refuse. Ottawa adopte la loi
sur le multiculturalisme canadien. Présenté par Trudeau comme un moyen de
favoriser les différentes cultures ethniques au Canada, cette loi est vue par
plusieurs comme une façon de banaliser la culture française du Québec;
de peuple fondateur, les Québécois deviennent une ethnie parmi d`autres.
(4 mars) La tempête du siècle laisse près de 50 cm de neige sur le Québec.
(4 mai) À Saint-Jean-Vainney, 37 personnes sont portées disparues
à la suite d'un glissement de terrain.

[10 avril 1972] Une vingtainde dirideant syndicaux du Québec sont mis
à l'amende pour outrage au tribunal et mis en prison parce qu'ils ont
refusé d'obéir à des injonctions lors de la grève générale des employés
de l'états.

[1973] Rapport de la commission Gendron sur la situation de la langue
française et sur les droits linguistiques; elle recommande que le français
devienne la langue commune des Québécois et qu`on francise le monde du
travail. La Gendarmerie royale du Canada vole par effraction à Montréal
la liste des membres du PQ. On apprendra en 1992 que ce vol faisait suite
à une demande du cabinet Trudeau. (Octobre) Nouvelle victoire du PLQ dirigé
par Bourassa.

[8 juillet 1974] Réélection de Trudeau et du Parti Libéral du Canada.
(31 juillet) la loi 22 proclame le français langue officiel du Québec.
Ambiguë et difficile d`application, jugée extrémiste par les uns et trop
timide par les autres, cette loi mécontente la majorité francophone et la minorité anglophone.

[1975] Accord entre Québec et les Cris et les Inuits au sujet des territoires
de la baie James. Cette convention leur reconnait des droits d`occupation et
d`usage d`une partie du territoire et prévoit le versement de compensations
financières.

[17 juillet 1976] Ouverture à Montréal des jeux de la XXIe Olympiade.
(15 novembre) Le PQ dirigé par René Lévesque prend le pouvoir. Bourassa est
défait dans son compté et démissionne comme chef du PLQ.

[1977] Adoption par le gouvernement Lévesque de la loi 101, qui va beaucoup
plus loin que la loi 22 dans l`affirmation de la primauté du français.
Regroupés dans l`Alliance Québec des anglophones contesteront la loi devant
les tribunaux. Adoption d`une loi sur le financement des partis politiques:
syndicats et compagnies ne pourront plus contribuer à la caisse électorale
des partis; ces derniers devront divulguer l`état de leurs revenus et de
leurs dépenses.

[1978] Profond mécontentement lorsque la Compagnie d`assurance Sun Life
annonce le déménagement de son siège social de Montréal à Toronto, prétextant
que la loi 101 nuits à ses opérations internes. Claude Ryan est élu chef du
Parti Libéral du Québec.

[1979] Joe Clark devient premier ministre du Canada.
(21 novembre) Trudeau annonce son retrait de la vie politique mais reviendra
à la tête de son parti dès le 18 décembre. (13 décembre) la Cour Suprême
du Canada déclare inconstitutionnelles les clauses de la loi 101 qui font
du français la seule langue de la législation et des tribunaux.
(Décembre) Battu en chambre, le gouvernement Clark doit démissionner après
seulement neuf mois de pouvoir.

[1980] Élections. Trudeau redevient premier ministre du Canada.
(Mai) Campagne référendaire. Le gouvernement Lévesque demande à la population
de lui accorder le mandat d`entreprendre avec Ottawa des négociations devant
mener à la souveraineté-association. Le camp du Non, dirigé par Ryan, reçoit
un vigoureux appui d`Ottawa et insiste sur les risques de la souveraineté;
les camps du Oui et du Non dépensent chacun 2,2 millions de dollars durant
la campagne, mais Ottawa enfreignant la loi référendaire, dépense 17 millions.
Trudeau promet un renouvellement du fédéralisme pour satisfaire les demandes
du Québec. "Votre non sera un oui pour le changement", déclare t'il le 14 mai
à l`arena Paul Sauvé. (20 mai) 40,4 % des électeurs votent Oui, 59, 6%
des électeurs votent Non. Les non-francophones votent massivement pour le
Non, alors que les francophones sont divisés en deux blocs presque égaux.

[13 avril 1981] Le PQ, dirigé par René Lévesque, est reporté au pouvoir avec
une forte majorité en promettant qu`il ne tiendra pas de référendum durant
son mandat. (Septembre) Trudeau veut rapatrier la Constitution du Canada,
loi fondamentale du pays. Celle-ci ayant été votée par le Parlement Britannique
en 1867, seul ce dernier peut la modifier. En la rapatriant, Ottawa pourra
la modifier. (4 Novembre) Négociations constitutionnelles entre Ottawa et les
provinces; Trudeau brise le front commun du Québec et de sept provinces qui
s`opposaient à ses vues. En pleine nuit et à l`insue de Lévesque, Chrétien
négocie avec les provinces anglophones dans la cuisine du Château Laurier et
se met d`accord avec elles sur le rapatriement de la constitution. Le Québec,
isolé, voit ses pouvoirs diminuer dans le domaine de la culture et de
l`éducation. Désormais Ottawa pourra modifier la constitution sans son accord.
La Cour suprême deviendra l`arbitre ultime. Le changement promis par Trudeau
en 1980 n`était pas celui qu`on attendait.

[17 avril 1982] Élisabeth II apporte la constitution rapatriée à Ottawa;
la nouvelle loi est promulguée en l`absence des représentants du gouvernement
du Québec, qui refuse de signer la nouvelle entente.

[1983] Poursuite de l`agitation sociale et des grèves illégales dans les
services publics, commencées en 1982. (Juin) Dans un effort pour endiguer la
crise budgétaire causée par la récession, Québec fait adopter des lois
spéciales qui remettent en question les conventions collectives des
fonctionnaires. Indignation des syndicats.

[8 mai 1984] Fusillade meutrière à l'Assemblée Nationale, 3 morts.
(2 février) Trudeau quitte la vie politique. John Turner lui succède.
[4 septembre] Lors des élections Brian Mulroney devient premier ministre du
Canada. Le Parti Conservateur obtient 211 sièges dont 58 au Québec, du jamais
vu. Mulroney se propose de ramener le Québec au sein de la Confédération.
Le Parti Québécois de Lévesque choisit le "Beau Risque" du fédéralisme de
Mulroney. Scission au sein du PQ et démissions de plusieurs ministres
vedettes, dont Jacques Parizeau.

[20 juin 1985] Lévesque quitte la politique. Pierre-Marc Johnson lui succède,
le 29 septembre; l`affirmation nationale remplace "Le Beau Risque".
(2 décembre) Le Parti Libéral du Québec, dirigé par Bourassa, prend le
pouvoir en promettant de stimuler l`économie et de faire plus de place à l`entreprise privée.

[1986] Début des négociations avec les USA sur le traité de libre-échange.
Le Québec se montre favorable au libre-échange, l`Ontario s`y oppose.

[30 avril 1987] Les premiers ministres des dix provinces et du Canada rédigent
un accord de principe sur les cinq conditions minimales posées par le Québec
pour signer la Constitution:
1) La reconnaissance du Québec comme société distincte
2) La garantie d`obtenir des pouvoirs accrus en immigration
3) La limitation du pouvoir de dépenser du gouvernement fédéral
4) La reconnaissance d`un droit de veto partiel du Québec sur certains
articles de la Constitution
5) La participation du Québec à la nomination de trois des neufs juges de
la Cour Suprême.
Cet accord devra être ratifié par chacune des législatures des provinces.
Date limite: 23 Juin 90.
(3 octobre) Le Canada et les États-Unis s`entendent sur un accord de libre-échange.
(17 octobre) Bourassa revient sur sa promesse de rétablir l`affichage bilingue.

[21 mars 1988] La Société Saint-Jean-Baptiste et le Mouvement National des
Québécois se lance dans une grande campagne pour la défense de la loi 101
qui culminera vers le 17 avril avec une manifestation de 25 000 personnes.
(21 novembre) aux élections fédérales, le Parti Conservateur, dirigé par
Brian Mulroney est reporté au pouvoir avec 170 sièges (63 au Québec).
(25 novembre) Un séisme de 6,8 à l'échelle de Richter secoue le sud du
Québec. L'épicentre se trouve à 35 km au sud de Chicoutimi.
(15 décembre) La Cour Suprême du Canada déclare illégal l`unilinguisme
français obligatoire dans l`affichage commercial et les raisons sociales.
Au cours des semaines qui suivent, profonds remous chez les francophones
sous l`action de la Société Saint-Jean-Baptiste, du Mouvement National des
Québécois et du Mouvement Québec Français.
(19 décembre) Poussé au pied du mur par la pression populaire, Bourassa a
recours à la clause nonobstant pour se soustraire au jugement de la Cour
Suprême et présente le projet de loi 178, qui confirme le français comme seule
langue d`affichage à l`extérieur des commerces, mais permet le bilinguisme
à l`intérieur. Le lendemain, trois de ses quatres ministres anglophones
démissionnent.

[12 mars 1989] À l`appel du Mouvement Québec Français, 60 000 personnes
manifestent à Montréal contre la loi 178 et pour le maintien de la loi 101.
(22 mars) Naissance au Québec de l`Equality Party, formé d`anglophones
mécontent de la loi 178 et qui désirent le libre choix linguistique.
(10 mai) Les Cris déposent devant la Cour fédéral du Canada une demande
pour arrêter les projets d`Hydro-Québec à la Baie James.
(6 septembre) À Brockville, des militants d`Alliance Ontario piétinent le
fleurdelisé devant la caméra pour protester contre les politiques
linguistiques du Québec. L`incident sera largement diffusé en mars 1990,
créant de vifs remous au Québec.
(25 septembre) Aux élections: le Parti Libéral du Québec obtient 92 sièges,
le Parti Québécois, 29 et le Equality Party, 4.
(6 décembre) Tuerie à l'École Polytechnique, un forcené abat froidement
14 étudiantes avant de rerourner l'arme contre lui.

CONFÉDÉRATION: TENTATIVES DE RÉFORMES
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[28 janvier 1990] Parizeau, devant l`échec inévitable de Meech, demande à
Bourassa de se retirer des discussions constitutionnelles
(29 janvier) La ville de Sault Ste.Marie, en Ontario, se déclare unilingue anglaise
(6 avril) Terre-Neuve retire son appui à l'accord du Lac Meech. Le Parti
Libéral du Québec nomme Jean Allaire à la tête d`un comité chargé de
conseiller le gouvernement sur l`avenir politique du Québec après Meech.
(22 mai) À cause des modifications apportées à l`Accord du Lac Meech,
Lucien Bouchard quitte le Parti Conservateur, ne voyant plus d`autre
avenir pour le Québec que dans la souveraineté ; 7 députés le suivront.
(23 juin) Échec de l`Accord du lac Meech à cause de l`opposition du Manitoba
et de Terre-Neuve, qui refusent, entre autres choses de reconnaître le
caractère distinct du Québec. Bourassa promet solennellement que désormais
il ne négociera plus avec les provinces, mais seulement avec Ottawa. Le même
jour, Chrétien devient chef du Parti Libéral du Canada.
(24 juin) À Montréal, 200 000 personnes participent au défilé de la Fête
nationale du Québec.
(29 juin) Début de la crise d`Oka, qui s`éternisera jusqu`au 26 septembre.
Le caporal Serge Lemay est tué au cours de l'intervention policière.
(25 juillet) Création du Bloc Québécois, dirigé par Lucien Bouchard.
(11 août) Les jeunes libéraux du Québec se prononcent pour la pleine autonomie politique du Québec.
(13 août) Le Bloc Québécois fait élire son premier candidat Gilles Duceppe,
lors d`une élection partielle à Montréal.
(4 septembre) Création de la commission Bélanger-Campeau sur l`avenir du Québec.
(12 décembre) La presse anglophone choisit le député Manitobain Elijah Harper,
un des artisans de l`échec de l`Accord du Lac Meech, comme canadien de l`année.

[29 janvier 1991] Le comité Allaire dépose son rapport. Il réclame un
vaste transfert de pouvoirs d`Ottawa vers le Québec avant la fin de 1992,
faute de quoi le Parti Libéral du Québec proposera la souverainté.
(8 mars) Congrès du Parti Libéral du Québec. Bourassa défend le Rapport
Allaire, qui sera adopté le lendemain après 7 heures de débat.
(26 mars) La commission Bélanger-Campeau publie son rapport:
a)fédéralisme renouvelé ou souveraineté
b)un référendum sur la souveraineté tenu au plus tard le 26 octobre 1992.
D`ici là, Ottawa doit présenter des offres. La veille, Bourassa a signé le
rapport après s`être assuré que sa signature n`a aucune valeur juridique.
(14 juin) l`Assemblée Nationale adopte la loi 150 qui prévoit un référendum
sur la souveraineté en 1992.
(24 juin) À Montréal, 300 000 personnes participent au défilé de la fête nationale du Québec.
(30 août) Bourassa affirme qu`il n`acceptera jamais moins que l`accord du
Lac Meech et ne pliera pas sur la notion de "société distincte".

[4 juin 1992] Ottawa vote une loi permettant la tenue d`un référendum à
travers le Canada.
(7 juillet) Après de difficiles négociations, Ottawa et les provinces
anglaises arrivent à une entente sur des offres constitutionnelles au Québec.
(9 juillet) Bourassa déclare qu`il va étudier ces offres avec soin. Bouchard
affirme qu`il faut les refuser, car elles sont insatisfaisantes.
(10 août) Décelant des "signes d`ouverture", Bourassa, malgré sa promesse de
1990, accepte de participer à une conférence constitutionnelle convoquée par
Mulroney pour le 18 août à Ottawa.
(19-22 août) Bourassa accepte le principe d`une représentation égale des
provinces au Sénat, peu importe leur taille, en échange d`une représentation
minimum pour le Québec de 25% des sièges de la chambre des communes. Il
accepte également de confier aux tribunaux le soin de décider des pouvoirs
des gouvernements autochtones. Québec récupérera une forme de droit de véto,
mais devra accepter un affaiblissement potentiel des lois protégeant le français.
(26 août) La commission jeunesse du Parti Libéral du Québec rejette cette
entente.
(27 août) Réunion à Charlottetown, les 11 premiers ministres décident de
tenir un référendum pan-canadien, le 26 octobre sur l`entente,
dite Accord de Charlottetown.
(29 août) Lors d`un congrès spécial du Parti Libéral du Québec, Bourassa
réussit à faire approuver l`Accord de Charlottetown. Jean Allaire et
plusieurs membres de la commission jeunesse quittent le congrès.
(1 septembre) Allaire annonce qu`il fera campagne pour le Non.
(4 septembre) On présente la question référendaire: "Acceptez-vous que
la constitution du Canada soit renouvelée sur la base de l`entente conclue
le 28 août 1992 ?"
(14 septembre) Mario Dumont, président de la commission jeunesse du Parti
Libéral du Québec, se range dans le camp du Non.
(16 septembre) The Globe and Mail publie la transription d`une conversation
téléphonique entre 2 conseillers de Bourassa. Parlant de ce dernier à la
conférence de Charlottetown, André Tremblay dit: "en tout cas, on s`est
écrasé, c`est tout". Stupeur à travers le Québec.
(26 octobre) Référendum. Le Québec rejette l`Accord, le jugeant insatisfaisant;
le Canada anglais le rejette aussi,le jugeant trop généreux pour le Québec.
(5 décembre) le gouvernement Bourassa annonce qu`il envisage "d`assouplir"
la loi 101.

[9 juin 1993] La loi 86, modifiant la loi 178, permet désormais l`utilisation
de l`anglais dans l`affichage extérieur comme intérieur, à certaines conditions.
Cette loi, est vue par plusieurs comme un recul pour le français.
(13 juin) Kim Campbell succède à Mulroney comme chef du PC et premier ministre du Canada.
(25 octobre) Victoire du Parti Libéral du Canada, dirigé par Chrétien, qui
rempporte 176 sièges; le Bloc Québécois en remporte 54 et le Parti
Conservateur 2. Le Parti Libéral du Canada ne fait élire que 19 députés au Québec. Pour la première fois dans l`histoire canadienne, l`appui du Québec
n`a pas été nécessaire pour prendre le pouvoir.
(14 décembre) Daniel Johnson succède à Bourrassa comme chef du Parti Libéral
du Québec.

[12 septembre 1994] Le Parti Québécois dirigé par Jacques Parizeau, prend
le pouvoir avec 77 sièges; le PLQ, dirigé par Daniel Johnson, en obtient 47,
et l`Action Démocratique (ADQ), dirigé par Mario Dumont, 1.
(29 Novembre) Lucien Bouchard est hospitalisé pour une infection à la jambe
gauche causée par "la bactérie mangeuse de chair"; la gravité de son état
nécessite l`amputation.
(6 décembre) Annonce par le premier ministre Parizeau de l`avant projet
de loi sur la souveraineté et déclenchement d`une consultation populaire
sur celui-ci. Dix-huit commissions régionales sur l`avenir du Québec
sillonneront la province pour entendre les citoyens. Le Parti Libéral
du Québec décide de boycotter les commissions et ne délèguera pas de
représentants.

[6 février 1995] Les 18 commissions régionales sur l`avenir du Québec
commencent leurs travaux. En un mois, 55 000 personnes y asisteront, près
de 6 000 mémoires seront envoyés, dont la moitié seront présentés.
(27 mars) Le Bloc Québécois demande au gouvernement fédéral de présenter
des excuses officielles aux 500 personnes emprisonnées sans raison en vertu
de la Loi des mesures de Guerres en octobre 1970. Ce dernier refuse.
(9 avril) Au congrès du Bloc Québécois, dans un discours-choc, Bouchard
exhorte Parizeau d`effectuer un "virage" en intégrant au projet de
souveraineté celui d`une union économique et même politique avec le Canada.
Cependant le Québec, précise-t`il, devra d`abord accéder à sa souveraineté.
Malaise au sein du PQ. mais 2 semaines plus tard, Parizeau acceptera le "virage".
(19 avril) La commission nationale sur l`avenir du Québec remet son rapport;
a)la souveraineté est la seule solution capable de répondre aux aspirations collectives des Québécois
b)une union économique avec le Canada est souhaitable
c)une fois la souveraineté faite, une certaine forme d`union politique avec le Canada est envisageable.
(12 juin) le Parti Québécois, le Bloc Québécois et l`Alliance Démocratique du
Québec s`entendent officiellement sur une position commune quant aux offres
d`association à faire au Canada advenant une victoire du Oui au référendum.
L`association politique et économique avec le reste du Canada ne doit
cependant pas remettre en cause la souveraineté du Québec. Le Conseil pour
l`unité canadienne organisme financé par le milieu des affaires et le
gouvernement fédéral, affirme dans 31 arguments pour le Canada que les
Québécois ne forment pas un peuple, mais plutôt "un groupe ethnique ou
culturel".
(30 octobre) Le référendum sur la proclamation de la souverainté du Québec
assortie d'une offre de partenariat politique et economique au Canada est
rejeté par 50,6% des votes. Lors de cette occasion 94% des electeurs ont
exercé leur droit de vote.

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